Ma pratique artistique expérimente la peinture, l’installation multimédia, dont la réflexion touche de multiples questions, à savoir l’existentialisme, le désir charnel et la curiosité morbide, l’industrialisation et les média qui transforment notre environnement, l’actualité et l’histoire, la perte de l’origine, la mémoire et l’archive, l’effacement.
En cette double entrée dans un nouveau millénaire et un siècle naissant, à ce que l’on considère comme l’ère du post internet, l’humanité est projetée dans un environnement qui agit sur elle. Les craintes fument dans notre inconscient, notre mémoire collective, comme les ténèbres de l’histoire ou de l’avenir incertain. Elles sont enfouies et côtoient les rêveries utopiques, cauchemars révélateurs, récits oniriques puis, apparaissent tel un songe issu du passé ou bien comme un acteur du présent invisible, qui dessine les contours de notre avenir flou.
Les imaginaires sombres naquirent en même temps que nos esprits à l’origine de l’humanité, et prennent aujourd’hui une forme inédite avec la révolution numérique et ses réseaux de communication qui sont évolutivement performants, ainsi que sa quantité illimitée et innombrable d’informations, plongeant le monde dans une nouvelle sorte de trouble existentiel.
La création déborde du cadre des supports artistiques classiques pour investir les corps et les comportements sociaux. L’homme en vient à se questionner sur l’existence et le devenir de l’univers des technologies pensives, sur l’état d’esprit qui nous fonde mais également, de se de demander dans quelles mesures celui-ci nous permettrait de naviguer dans notre situation contemporaine complexe, dépassant nos capacités cognitives et bouleversant notre rapport à l’espace-temps.
Qu’en est-il donc de notre comportement face à un environnement mutant, qui se répercute sur nous et dans lequel l’art se présente dans un lieu constamment bousculé ?