Enchevêtrées
Peintures techniques diverses
(aquarelle, sang et charbon sur papier / jus de pétales de fleurs et sang sur papier / peinture à l’huile, sang, lavis sur toile)
Nuée de courbes mutantes qui s’élèvent en un souffle, ou bien, qui s’évanouissent comme particules de cendre. Organismes ou végétaux semblent se mouvoir en une danse. Dans ce flottement, ils se divisent ou s’enchevêtrent en une décomposition du mouvement, comme pour prononcer le commencement ou la cessation d’une vie. Ils prennent l’allure de jambes en posture de contraction ou de relâchement, de résistance ou d’abandon, de tourmente ou de plaisir. Toute vie est érigée du chaos, du désordre originel, et tout enfantement est fait avec jouissance et douleur. Cette vision de la maternité se chuchote et se crie entre les formes qui semblent apparaître ou s’effacer, dans une position qui nous rappelle soit l’accouchement ou la volupté. Leur nombre renvoie à l’idée de visions multiples et déformées, abstraites et singulières en tout point de vue où la réalité est une somme de perspectives qui reposent sur elle. Tout comme la dimension schizophrénique définie chez Felix Guattari et Gilles Deleuze, qui ne possède ni règle, ni queue ni tête, seulement des lignes de fuites fragmentaires qui se greffent de parts et d’autres dans des champs de visions et domaines dissemblables. L’articulation, est celle des formes comme capturées dans un instant de leur présence, en devenir ou à leur terme. Il n’y a ni espace, ni perspective environnante, ni temporalité, ni échelle, pour définir un lieu. Il n’y a ni début, ni présent, ni fin. En dispersion, elles semblent se muter, se désolidariser où s’interpénétrer pour créer d’autres formes de vie, comme une pensée première qui semble se fonder ou déjà se dissiper. Un langage semble apparaître, sous forme de trait calligraphique, ou bien, sous forme de dialogue organique-végétal dansant sous le rythme toujours réarticulé de questionnements sur le vivant, la pensée.